Je vous raconte cette semaine l’histoire d’un locataire d’un bail commercial qui découvre que le local ,dans lequel il exerce son activité, a été édifié sans permis de construire.

Le locataire sollicite dès lors la résolution du bail et la réparation du préjudice subi.

La Cour d’appel lui donne tort.

Elle retient que :

  1. Le locataire exerce son activité dans le local depuis la signature du bail,
  2. L’absence de permis n’a pas d’incidence directe sur l’exploitation quotidienne du fonds de commerce.

Mécontent, le locataire forme un pourvoi en cassation.

Il soutient que le bailleur a manqué à son obligation de délivrance (article 1719 du code civil).

A votre avis, a t’il obtenu gain de cause ?

La réponse est OUI.

Dans cet arrêt du 1er juin 2022 (pourvoi n°21-11.602), la Cour de cassation reproche à la cour d’appel de ne pas avoir tiré les conséquences de ses propres constatations.

En effet, la Cour d’appel a constaté pour le locataire des troubles d’exploitation :

  • Difficulté à assurer les lieux,
  • Fortes restrictions pour le développement du commerce,
  • Limitation drastique de la capacité à revendre le fonds de commerce du fait du risque de perte du local en cas d’injonction administrative de démolir.

Tout ceci est un manquement à l’obligation de délivrance selon la Cour de cassation.

Le locataire est donc fondé à solliciter la résolution du bail.

https://youtu.be/99aNdzA16JM